Les tensions énergétiques en Europe: la France évoque des alternatives nationales
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé mardi 29 août à Paris que si les pourparlers sur la réforme du marché européen de l’électricité n’avançait pas conformément à ses propositions, la France envisagerait des solutions nationales pour réduire les coûts de l’électricité, plutôt que de s’en remettre aux solutions européennes.
Peu de temps après la rentrée politique, le président Emmanuel Macron a vivement critiqué l’Allemagne, l’accusant de compliquer délibérément la réglementation européenne pour contrer la montée en puissance du nucléaire en Europe. Il a souligné qu’il serait historiquement regrettable de freiner les investissements dans l’énergie nucléaire au profit du charbon.
En toile de fond, M. Macron a souligné que les discussions sur l’énergie se concentreront probablement sur la réforme du marché européen de l’électricité d’ici à l’hiver, une initiative lancée par la Commission européenne en mars pour atténuer les effets de la crise énergétique sur les prix.
Il est évident que Berlin et Paris ne partagent pas la même vision de la réforme à entreprendre. La France souhaite étendre les subventions aux nouveaux actifs nucléaires existants, tandis que l’Allemagne, soutenue par plusieurs autres pays, s’oppose à cette idée.
Cela a conduit à un échec des négociations en juin dernier, entraînant un ralentissement du processus de réforme. En réponse, le gouvernement français se montre résolu à agir de manière autonome.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a récemment déclaré lors d’une réunion annuelle des représentants d’entreprises et d’industriels français que si les demandes françaises étaient ignorées, elles seraient mises en œuvre au niveau national, même si cela nécessitait des instruments relevant de la compétence exclusive des autorités françaises.
Certains experts estiment que cela pourrait impliquer une utilisation accrue de contrats de vente directe d’électricité (PPA) entre producteurs et consommateurs. Cependant, il reste des incertitudes quant à savoir s’il s’agit d’une véritable menace ou d’une tactique visant à exercer une pression sur l’Allemagne pour faire progresser les négociations.
En ce qui concerne le calendrier de la réforme, la France et l’Allemagne n’étaient pas initialement d’accord. L’Allemagne préférait une réforme après les élections européennes de juin 2024, tandis que la France plaidait pour des avancées au moins partielles d’ici à la fin de 2023. Bien que Paris ait obtenu gain de cause, les négociations n’ont pas avancé comme prévu.
La situation reste incertaine, mais des progrès sont attendus d’ici la fin de l’année ou au début de l’hiver. Le dénouement des négociations demeure incertain, bien que l’Espagne espère parvenir à un accord sous sa présidence qui se termine le 31 décembre.
Dans l’attente d’une issue, la France se montre déterminée à faire entendre sa voix, tandis que le gouvernement allemand discute des questions énergétiques en huis clos.
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