La mise en place d’un nouveau bouclier tarifaire électrique en cours de réflexion ?
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a récemment évoqué la volonté de l’État de “rétablir le contrôle sur les prix de l’électricité”. Cette initiative vise à protéger les ménages et les petites entreprises à partir de 2026 et à prévenir d’éventuelles augmentations tarifaires. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a également évoqué cette semaine un nouveau dispositif qui reposera en grande partie sur l’énergie nucléaire d’EDF. Voici plus de détails sur cette proposition.
Le gouvernement aspire à maintenir les prix de l’électricité à un niveau abordable afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages. Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, la solution envisagée serait la création d’un nouveau “bouclier tarifaire”, comme elle l’a expliqué le mardi 26 septembre. Le bouclier énergétique précédemment mis en place visait à permettre aux ménages et aux entreprises de faire face aux prix les plus bas en Europe, mais il était considéré comme une mesure d’urgence. La ministre a précisé que le gouvernement souhaite instaurer un dispositif pérenne pour éviter aux clients de subir les fluctuations du marché en cas d’envolée des prix.
Il est important de noter que cette mesure reste pour l’instant spéculative, car elle doit encore faire l’objet de discussions au sein du Parlement.
Concrètement, pour maintenir des prix abordables, le gouvernement envisage de prélever une partie des bénéfices réalisés par EDF, qui a récemment été nationalisé. Cette prélevée serait effectuée sous la forme d’une taxation des profits. L’État fixerait un prix maximum afin de limiter la marge bénéficiaire d’EDF, et l’excédent serait utilisé pour créer un nouveau “bouclier énergétique” qui bénéficierait aux ménages et aux entreprises.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce dispositif, prenons un exemple. En taxant les profits d’EDF, l’État pourrait bénéficier des bénéfices excédentaires si les prix de l’électricité sur le marché dépassent un certain plafond. Par exemple, si le plafond des prix est fixé à 75 euros alors que les prix du marché atteignent 200 euros par mégawattheure, le gouvernement pourrait prélever 125 euros par mégawattheure pour financer le nouveau “bouclier énergétique”. Cela devrait, en théorie, aider à stabiliser les prix au niveau national.
Cependant, la mise en place de cette limitation des bénéfices d’EDF est complexe, car elle doit tenir compte de deux aspects cruciaux : la protection des ménages et les contraintes financières d’EDF. EDF fait face à une dette de 64,5 milliards d’euros et doit investir jusqu’à 52 milliards d’euros dans la modernisation du nucléaire, y compris la construction de six réacteurs nucléaires EPR (European pressurized reactor).
Un autre défi réside dans la possibilité de voir les prix de l’électricité chuter en dessous du seuil établi par l’État, notamment avec l’essor des énergies renouvelables. Dans un tel scénario, il serait nécessaire de déterminer qui compenserait EDF. Selon Nicolas Goldberg, consultant spécialisé dans l’énergie chez Colombus Consulting, toute solution mise en place devra être résiliente face à une chute des prix sur le marché.
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